Il y a dix ans, des parents excédés envoyaient leurs mômes dans l’arène de Hunger Games histoire de leur apprendre la vie. En 2021, c’est Squid Game qui a le vent en poupe (ou « poulpe », au choix).
Des parents ravis
« Mon fils Jayson sait jouer à Un deux trois soleil et tous les autres jeux proposés dans Squid Game. S’il gagne, il se rendra compte enfin utile en rapportant de l’argent à la maison. S’il perd, il nous fera faire des économies notables. Bref, c’est gagnant-gagnant, » nous dit Sophie, tout sourire. « Dans le temps, on menaçait les enfants de les envoyer en pension ou à l’armée. Aujourd’hui, il suffit de leur montrer le pilote de Squid Game et leur dire : ‘Voilà ce qui t’attend si tu ne finis pas tes choux de Bruxelles.’ Efficace. « Avant, les gosses avaient peur du monstre dans le placard ou de l’araignée sous le lit. Aujourd’hui, ils se méfient de gars en costard dans le métro qui essaient de leur vendre un truc chelou, nous explique Jean-Charles Attant, sociologue. » « David, mon fils de 17 ans, a survécu à Alice in Borderland, nous dit Camille, dépitée. Il fallait bien que je trouve autre chose. »
Un simple visionnage de « Squid Game » peut suffire
Mais tous les parents n’ont pas besoin d’envoyer leur gosse dans l’arène de « Squid Game ». Parfois, le visionnage de la série suffit.
Marc nous raconte : « Léa était devenue insupportable. Elle se roulait par terre au supermarché pour avoir le dernier jouet à la mode et me bassinait à longueur de temps avec Élite et Riverdale. Je me suis dit que « Squid Game allait la calmer. J’ai eu raison. »
Une série dissuasive
La série dissuade aussi ceux prêts à s’endetter à vie. « Marie, ma fille aînée, voulait absolument étudier le droit Harvard, nous explique Catherine. Problème : ça coûte 50 000 dollars l’année. Elle n’avait pas l’air de se rendre compte de la difficulté à rembourser. Quand elle a vu le sort des personnes endettées dans Squid Game, elle a accepté d’étudier à La Sorbonne pour seulement 500 euros par an. Une économie fabuleuse. »