Benoît a été très touché par Maid, la série Netflix où une jeune femme quitte un mari violent, met sa gosse sur le siège arrière et devient femme de ménage pour s’en sortir. Il nous explique à quel point la série l’a fait réfléchir sur l’importance de sa propre femme de ménage. Interview émotion.
« J’ai voulu rattraper la mesquinerie des autres »
« Dès que j’ai découvert Alex, le personnage principal, j’ai immédiatement pensé à Fatoumata, ma femme de ménage, qui élève seule ses deux enfants. Je lui ai spontanément donné un euro de plus de l’heure, pour rattraper toutes les mesquineries des radins chez qui elle travaille, qui ne vont pas lui donner un sou de plus, alors qu’elle nettoie parfaitement les traces sur la cuvette des WC.
Vous comprenez, je ne suis pas un client comme les autres. Avec Fatoumata, on discute beaucoup. Je lui raconte mes journées au bureau, je lui demande des conseils pour mes propres enfants (c’est elle qui se souvient des anniversaires) et elle, elle a le droit de me demander ce qu’elle veut comme produits d’entretien, même les plus chers.
Fatoumata fait un peu partie de la famille. Je lui ai même donné les vieux jouets d’Adrien pour que son fils puisse jouer avec, et ma femme lui a donné deux robes qu’elle ne portait plus.
« Les pauvres ne sont plus ce qu’ils étaient »
Ce n’est pas très difficile d’être généreux, vous savez, c’est une question d’éducation. Je me rappelle à quel point Alfred, notre domestique quand j’étais enfant, était heureux quand ma mère lui offrait une orange à Noël.
Que voulez-vous, les pauvres ne sont plus ce qu’ils étaient. Aujourd’hui, ils ne veulent plus travailler, et puis les Noirs sont particulièrement paresseux. A part Fatoumata, bien sûr, qui est exemplaire. Je ne sais pas vraiment d’où elle vient. Elle m’a dit qu’elle était née à Bobigny, mais franchement, avec un nom comme Fatoumata, elle doit venir d’Afrique ou un pays comme ça.
Chez nous, de toute façon, la couleur de peau, ça ne compte pas. J’ai d’ailleurs un ami noir qui a été président des États-Unis pendant huit ans, alors autant vous dire que j’ai l’esprit ouvert. »